Interview Action contre la Faim
Dans cette interview sur l’association Action contre la Faim, nous allons découvrir avec Madame Bahloul Leila, responsable des libéralités et de la philanthropie, le rôle des dons, la relation avec les bienfaiteurs et comment ces fonds sont utilisés pour lutter contre la faim.
Pourriez-vous nous présenter l'association Action contre la Faim et ses missions principales ?
Action contre la Faim est une organisation qui agit directement sur le terrain aux côtés des populations qui souffrent de problématiques d’accès à une nourriture suffisante mais aussi d’accès à l’eau. Elle répond aux besoins primaires des populations en associant un volet médical. En effet, il faut bien le rappeler, la sous-nutrition est une maladie qui malheureusement peut mener au décès des personnes les plus vulnérables. Cela ne s’arrête pas là puisque notre organisation agit également d’un point de vue plus global et assure un rôle de plaidoyer en France, en Europe et dans les pays dans lesquels elle intervient pour faire valoir un certain nombre de droits et de devoirs. Son mandat a une forte dimension autour du traitement de la sous-nutrition et de la prévention.
La prévention, la sensibilisation aux gestes qui sauvent, mais également, le transfert de compétences, sont au cœur des enjeux de l’association.
Quelle est l'importance des dons, legs et assurances-vie dans le fonctionnement et la réalisation des objectifs d'Action contre la Faim ?
Les dons, legs et assurances-vie assurent l'indépendance de l'organisation, lui permettant de définir ses priorités stratégiques pour répondre aux besoins humanitaires les plus criants. La générosité des personnes qui lèguent du patrimoine permet de garantir la pérennité de l'organisation à long terme et de financer des crises oubliées mais aussi et surtout des projets de développement essentiels.
Comment l'association entretient-elle ses relations avec ses bienfaiteurs et quelle est leur importance dans la réalisation des missions de l'organisation ?
Nous adaptons notre accompagnement relationnel selon les préférences de nos bienfaitrices et bienfaiteurs.Dans le cadre d'un projet de transmission de patrimoine, nous échangeons sur les actions entreprises par l'organisation afin que ces personnes saisissent le projet et la vision de l'association. Nous sommes amenés à orgarniser des rencontres collectives ou individuelles avec nos bienfaitrices et bienfaiteurs, soit au siège de l'association, soit près de leur lieu de résidence s’ils ne peuvent pas se déplacer.
Aussi, lors de la réflexion autour du projet de transmission, nous discutons de celui-ci et des volontés de la personne, et cette réflexion prend du temps. En tant qu'association, nous précisons quels sont les points importants à prendre en compte lorsqu'une bienfaitrice ou un bienfaiteur lègue à une association reconnue d'utilité publique. Le legs en présence d'enfants est possible, et ce que l'on appelle la quotitédisponiblepeutêtreenvisagéedansleprojetde transmission.
Tous les legs, les donations et transmissions d’assurance- vie sont exonérés de droits de succession. En léguant à une association, nos bienfaitrices et bienfaiteurs ne sont pas assujettis à la fiscalité. Nous abordons d'autres spécificités lors des rendez-vous, selon les besoins de conseil des personnes intéressées par cette démarche. Au début, nous pouvons envoyer une documentation pour les aider dans leur réflexion ; elle est gratuite et sans engagement, et les personnes peuvent ensuite concrétiser ou non leur démarche à leur rythme. Aujourd’hui, beaucoup d’entre elles ne nous informent pas de la concrétisation de leur démarche. Elles préfèrent maintenir la confidentialité, et nous respectons ce choix.
Pourriez-vous nous expliquer comment sont utilisés les legs et assurances-vie reçus par Action contre la Faim pour soutenir ses actions et programmes ?
Nous pouvons intervenir dans le domaine de la reconstruction. Par exemple, en 2023, nos bienfaiteurs ont fait une transmission de 150 000 € à la Sierra Leone, un petit pays d’Afrique de l’Ouest où les systèmes de santé, bien que nombreux, sont gravement dégradés, ne permettant pas de garantir un suivi médical adéquat pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. Grâce au legs de nos bienfaiteurs, nous avons pu réhabiliter deux centres de santé et les équiper en matériel médical. Cela a également été l'occasion de rencontrer le Ministère de la Santé pour souligner l'importance du maintien des infrastructures afin d'assurer la pérennité de cette réhabilitation. Tout cela n'aurait pas été possible sans le soutien déterminant de nos bienfaiteurs qui font des legs.
Pouvez-vous nous décrire les différents moyens par lesquels les personnes intéressées peuvent concrétiser un projet de générosité à Action contre la Faim et soutenir les initiatives ?
Plusieurs types de libéralités existent pour soutenir Action contre la Faim par le biais de la transmission de patrimoine. Le legs consiste à transmettre son patrimoine à son décès, avec la promesse faite du vivant de la bienfaitrice ou du bienfaiteur. Pour léguer à une association, il est nécessaire d'établir un testament et de le déposer de préférence chez un notaire, qui le relira pour vérifier que le projet de transmission peut bien s'appliquer.
La donation en pleine propriété d’un bien immobilier ou d’un autre bien est également envisageable pour nos bienfaitrices et bienfaiteurs. Il s'agit de donner de son vivant quelque chose qui constitue son patrimoine. Certainespersonnesquinoussoutiennentontdéjàfait la donation d’un bien immobilier, par exemple, dont ils n'avaient plus du tout usage. Cette démarche permet également de concilier générosité et fiscalité, avec les formalités passant par l'intermédiaire du notaire.
Enfin, nos bienfaitrices et bienfaiteurs ont de plus en plus recours à l’assurance-vie, ce qui représente un mode de soutien important pour l’organisation. En effet, les personnes souscrivent un contrat d’assurance-vie de leur vivant pour constituer leur propre épargne, en vue de la retraite, de travaux ou de tout autre projet, et ont la possibilité de désigner l'organisation comme bénéficiaire en cas de décès.
Action contre la Faim peut être bénéficiaire des contrats en cas de décès, évitant ainsi que le contrat d’assurance reste sans bénéficiaire ou soit abandonné. En l’absence d'héritier, cette démarche permet de soutenir l'organisation et d'aider la cause humanitaire.
Si vous avez un projet ou réfléchissez à un projet, vous pouvez contacter Madame BAHLOUL servicelegs@actioncontrelafaim.org
Par Céline Zaffran
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