Pourquoi participer au dépistage du cancer colorectal ?
Diagnostiqué tôt, le cancer colorectal se guérit dans neuf cas sur dix. Le dépistage peut sauver des vies.
Toutefois, l’adhésion des Français au programme de dépistage reste très faible : seulement 29% de participation alors que l’objectif à l’échelle européenne est fixé à 45%.
Nombreux sont les freins au dépistage car le sujet est délicat et parfois un peu tabou. Pourtant la détection de ce cancer au stade précoce peut sauver la vie.
Pour tout savoir sur le dépistage du cancer colorectal, voici une conférence avec le Professeur Thierry Ponchon, Monsieur Cyril Sarrauste et modérée par Madame Brigitte-Fanny Cohen :
Conférence également disponible en replay sur le site : norgine.fr
Tous les ans, le cancer colorectal cause en moyenne 17 000 décès, surtout chez les aînés. Ce chiffre peut toutefois être revu à la baisse. Le taux de guérison du cancer colorectal est élevé s'il est pris en charge rapidement. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle des campagnes de dépistage sont mises en place.
Qu'est-ce que le cancer colorectal ?
Le cancer colorectal touche le côlon et le rectum. Au début, il se présente sous forme de polypes, des excroissances sur la paroi colique et du rectum. Au fil du temps, certains peuvent évoluer vers une tumeur maligne à l'origine du cancer colorectal. Le risque de développer ce type de cancer augmente à partir de 50 ans. En plus de l'âge, d'autres facteurs peuvent favoriser l'apparition de ce cancer comme les antécédents familiaux. Certaines maladies inflammatoires comme la maladie de Crohn et les syndromes héréditaires augmentent aussi les risques de cancer colorectal. Il convient également de noter les facteurs comportementaux comme le surpoids, la sédentarité, la prise d’alcool, les régimes alimentaires riches en viande rouge et le tabac.
Pourquoi procéder à un dépistage précoce du cancer colorectal ?
Le symptôme majeur de ce cancer tient de la présence de sang dans les selles. Il est donc important de les surveiller. Il faut aussi veiller aux moindres changements au niveau du transit intestinal. L’apparition récente d’une diarrhée ou d’une constipation ou d’une alternance diarrhée-constipation doit alerter le patient si elle persiste plus d’un mois. Enfin, les douleurs abdominales, un amaigrissement ou une anémie constituent d’autres signes moins significatifs. Ces symptômes varient d'une personne à l’autre et n'apparaissent que quand le cancer est à un stade avancé. Cette maladie est en effet silencieuse et ne s'accompagne d'aucun signe à un stade précoce. Les polypes sans danger - dans un premier temps - peuvent mettre une dizaine d'années avant de devenir cancéreux et d’engendrer des symptômes. Or, plus la prise en charge est rapide, plus les chances de guérisons sont élevées. Diagnostiqué tôt le cancer colorectal se guérit dans 9 cas sur 10. Le traitement est aussi moins lourd. Il est donc recommandé de procéder au dépistage le plus tôt possible, dès 50 ans. Il est conseillé de réaliser ce dépistage régulièrement, tous les deux ans jusqu'à 74 ans.
Comment réaliser un dépistage ?
Dans le cadre du programme national de dépistage organisé, l'Assurance maladie fait parvenir aux personnes âgées de 50 à 74 ans, une invitation leur indiquant de se rendre auprès de leur médecin traitant pour récupérer un kit de dépistage. Même en dehors de ce programme, il est toujours possible de le demander à votre médecin durant une consultation ordinaire. Le kit se présente sous la forme d'un test immunologique qui vise à détecter la présence de sang dans les selles. Il est facile à utiliser. Il suffit de gratter un peu les selles avec une tige fournie dans le kit et de la mettre dans le tube conformément aux indications du mode d'emploi. Une fois cette opération terminée, il faut envoyer le tube au laboratoire d'analyse biologique indiqué sur l'enveloppe préaffranchie. Dans 96% des cas le test sera négatif, c'est-à-dire ne détectera aucune lésion.
Les résultats du dépistage du cancer colorectal
Si le résultat est positif, du sang aura été détecté dans les selles. Le patient est alors orienté vers un gastroentérologue qui procèdera à une coloscopie. Cette technique consiste à introduire une sonde munie d'une caméra au niveau du rectum pour permettre une observation du côlon. L'exploration permet de déterminer la présence de tumeurs malignes et de procéder éventuellement à un petit prélèvement pour juger du caractère malin des excroissances ou à l’ablation totale de la ou des lésions. Si le résultat n'indique pas de sang dans les selles, vous êtes invité à procéder à un nouveau test tous les deux ans. Entre temps, si des symptômes se manifestent, vous devez vous rapprocher de votre médecin traitant ou de votre gastroentérologue.
Comment prévenir le cancer colorectal ?
Si vous n'avez pas d'emprise sur l'âge et les prédispositions génétiques qui sont les principaux facteurs à l'origine du cancer colorectal, vous pouvez toujours limiter les risques en adoptant un mode de vie sain. Pratiquez régulièrement une activité physique et optez pour un régime alimentaire équilibré et varié afin de maintenir votre poids de santé. Limitez la consommation de viande rouge, mais aussi de sucreries. Privilégiez les fruits et les légumes, riches en fibres. Si possible, limitez votre consommation d’alcool et arrêtez de fumer.
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